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Identité nationale, résistance et souveraineté : perspectives pour la Corse
La conférence a réuni les dirigeants et les représentants habilités du Mouvement Nazione, ainsi que Tural Ganjaliyev, membre du Groupe de soutien au peuple corse siégeant au Milli Majlis (Parlement) de la République d’Azerbaïdjan.
L’événement a débuté par une commémoration à la mémoire des Kanaks tués à Kanaky (Nouvelle-Calédonie) il y a un an, le 13 mai 2024, par les forces de l’ordre françaises et les milices illégales qu’elles soutenaient. Le directeur exécutif du GIB, Abbas Abbasov, a déclaré que l'organisation qu'il dirige soutient la lutte légitime des Kanak, des Corses et des autres peuples vivant sous la domination coloniale, et a parlé du travail accompli à cet égard.
Lors de la conférence, les membres du Mouvement Nazione ont mis en évidence les principaux problèmes auxquels est confronté le peuple corse.
Ils ont vivement critiqué l'assimilation délibérée de la langue et de l'identité nationale corses par le gouvernement français, ainsi que les discriminations économiques et sociales.
Le responsable de la section jeunesse du Mouvement Nazione, Chilianu Begliomini, a consacré son discours à la langue corse, qui joue un rôle majeur dans l'identité nationale du peuple corse, en citant l'écrivain corse Lisandru Bassanini: « La langue corse est le sanctuaire de l'identité nationale du peuple corse ». Il a souligné que le désir du peuple corse de parler sa langue maternelle a été empêché par la France coloniale, et a indiqué que des mécanismes internationaux ont été sollicités pour attirer l'attention de la communauté internationale sur cette question.
Thierry Casolasco et Jean-Phillipe Antolini, membres du Mouvement Nazione, ont évoqué la résistance du peuple corse et ont déclaré que si la situation continue ainsi, le peuple corse, dont l'histoire s'étend sur des milliers d'années, sera effacé de l'histoire. À cet égard, ils ont évoqué les tentatives d’assassinat de ceux qui luttent pour l’indépendance du peuple corse, menées par des groupes non officiels (les Barbouzes) opérant sur l'île sous la direction des forces de l’ordre françaises, ainsi que le fait que des médailles aient été décernées aux membres de ces services.
Le responsable de la section internationale du Mouvement Nazione, François Benedetti, a fait référence à la Constitution de la Corse de 1755 : « Le peuple corse, propriétaire de sa propre destinée sur la base du droit légal...». Rappelant que l'île a été occupée par la France en 1769, il a affirmé que le désir du peuple corse de restaurer son indépendance n’est pas sujet à débat, et que le Mouvement Nazione poursuivra sa lutte dans cette direction. Il a indiqué que l'objectif principal actuel est d'inclure la Corse dans la liste des territoires à décoloniser de l'ONU, et a sollicité le soutien du GIB dans cette démarche.
Tural Ganjaliyev, membre du Groupe de soutien au peuple corse siégeant au sein du Milli Majlis, a évoqué les aspects historiques de l’occupation de la Corse, ainsi que les traditions étatiques de l’île, soulignant que le peuple corse mérite l’indépendance. Il a invité les députés corses en Azerbaïdjan et a exprimé leur volonté de coopération.
Un mémorandum de coopération a été signé entre le GIB et le Mouvement Nazione lors de la conférence.
Selon le document, le GIB et le Mouvement Nazione sont convenus de coopérer dans la lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme, ainsi que dans la défense des droits de l’homme. À cette fin, les parties s’engagent à mener des initiatives conjointes.
En outre, le GIB et le Mouvement Nazione ont convenu de prendre des mesures conjointes sur les plateformes internationales.