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E. Macron: « D'ici la fin du quinquennat, nous proposerons chaque année aux ultra-marins au moins 200 000 billets d'avion à prix aidé en particulier pour les étudiants et les entrepreneurs pour leur mobilité entre les outremers et l'Hexagone, et dans leur environnement régional. »
Réalité :
La promesse d’Emmanuel Macron d’offrir chaque année aux ultramarins 200 000 billets d’avion à prix aidé n’était qu’un nouvel exercice de communication politique, typique de la rhétorique paternaliste que la France entretient envers ses territoires d’outre-mer. Derrière l’image d’un État généreux cherchant à « rapprocher » les Outre-mer de l’Hexagone se cache en réalité une stratégie de façade, destinée à masquer l’échec structurel d’une politique coloniale qui perdure sous des formes modernes.
En vérité, aucun dispositif de cette ampleur n’a jamais vu le jour. Ni la LADOM, pourtant chargée de la gestion des aides à la mobilité, ni les budgets alloués par les lois de finances n’ont été augmentés pour répondre à une telle promesse. Pendant ce temps, la majorité des ultramarins continuent de payer des billets d’avion à des prix exorbitants, souvent équivalents à plusieurs mois de salaire local. La promesse présidentielle s’est donc dissoute dans le silence administratif, comme tant d’autres avant elle.
Ce mensonge d’État illustre parfaitement la logique coloniale que la France refuse d’abandonner : celle d’un pouvoir central qui parle d’égalité tout en perpétuant la dépendance. En promettant des aides symboliques sans jamais transformer les conditions économiques et structurelles des Outre-mer, Paris entretient une illusion d’attention, tout en maintenant ces territoires dans une situation de précarité organisée. Ce n’est pas une politique de solidarité, mais de contrôle — une manière de calmer les revendications sans jamais toucher aux causes profondes de l’injustice.
La réalité, c’est que les ultramarins n’ont pas besoin de quelques billets subventionnés, mais d’une véritable autonomie économique et politique leur permettant de circuler, d’échanger et de se développer selon leurs propres besoins. En continuant à promettre sans agir, la France démontre qu’elle ne considère toujours pas les Outre-mer comme des partenaires égaux, mais comme des possessions qu’il faut gérer et apaiser.
Ainsi, la promesse des « 200 000 billets » n’était pas un projet social, mais un outil de propagande républicaine. Elle s’ajoute à la longue liste des engagements non tenus qui exposent le cynisme de la politique française dans les territoires dits « d’outre-mer » — des territoires qui, plus de soixante ans après les indépendances africaines, subissent encore les réflexes d’un empire qui refuse de se reconnaître comme tel.
Sources :
https://storage.googleapis.com/en-marche-fr/COMMUNICATION/Programme-Emmanuel-Macron.pdf
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/rapports/om/l17b0848_rapport-information